Literature and Language Teaching - with French version

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Literature and Language Teaching
In / equities in post-secondary, In/equities in K-12 schooling
Bilingual article

By: Julia Galmiche (2016)

Julia Galmiche is a native French-speaker from France. She obtained a MA in Publishing & Humanities from the University of South Brittany, France, and a MA in Writing and Publishing from La Sorbonne Nouvelle University in Paris. She is currently completing a Master’s degree in French and Francophone Literature at SFU. Since 2010, Julia has been teaching French as a foreign language at secondary and university levels in the UK and Canada. She has also worked for several academic publishing houses and think tanks in France and in Cameroon as well as UK-based communications and translation agencies.

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For the vast majority of education specialists, there is nothing obvious about the teaching of literature, as there is no general agreement on exactly what it entails (Séoud: 30). No doubt the ambiguous, subjective, and paradoxical nature of literature has led some to question its teaching, particularly those belonging to an academic tradition that places its primary focus on the examination of homogeneous objects of study. Following in the wake of literary studies, the didactics of literature went through three broad phases over the last century.

Until the mid-20th century, literature was seen as a highly suitable or even ideal teaching resource, and often treated as sacrosanct. Then in the 1960s and 1970s, it lost its hegemonic status and was discredited; this was reflected in marked changes in linguistic practices. Literary language was gradually abandoned in favour of journalistic language, considered to be more authentic. The literary text was accused of not responding to the requirements of real situations and was rejected as a teaching tool because of its deviation from the norm – the variety of language used on a daily basis and referred to as “standard”. It was not until the early 1980s, with the introduction of the communicative approach, that literature was rehabilitated, although its use in French as a foreign language (FFL) classes remained limited to the pragmatic and functional dimensions. As a result, literature was deprived of its “sacred” status and was now seen by some merely as a source of words and syntactic structures whose specific features – be they linguistic, textual or cultural – were disregarded.

Currently, although in theory it is taken for granted that literary texts have their place in the FFL class, there remains a wide gap between this reality and actual practice (Artuñedo and Boudart: 51). It has been observed that Francophone literatures are “almost universally forgotten” in FFL teaching (Cuq and Gruca, 2008:418-419), as they are studied too rarely and/or poorly if not totally set aside in favour of literature from France or Quebec. In our view, this approach ignores the international dimension of the French language, since Francophone literatures provide a perfect example of the linguistic and cultural diversity within the multifaceted space in which French, in contact with other languages and cultures, serves as a language of communication and partnership. This issue is of particular interest in an age of interculturality, defined as the coexistence and mutual awareness of diverse cultures and the need to create meeting points between them (Defays: 15).

Francophone literatures, seen as transnational and intercultural spaces, can thus allow learners to decentre (the experience of the Other and one’s own experience through the Other) and at the same time connect (the experience of multi/pluriculturality in a globalized and increasingly hybridized world) (Riffard: 13). Finally, the teaching of those literatures helps move beyond the linguistic and cultural alienation of the peripheries subjected to a centre of gravity that is imposed rather than chosen (neo-colonialism, globalization) and brings new insights into language. What emerges is the outline of an approach to language teaching that incorporates multiple dimensions – ethical and political, social, cultural and identity-related – issues that are all at the heart of current debates in the field of education.

 

 

Bibliography

Artuñeto Guillén, Belén and Boudard, Laurence. “Du prétexte au texte : pour une réhabilitation du texte littéraire en classe de FLE” in Figuerola, M.C. et al., La Lingüística francesa en el nuevo milenio. Milan: Lleida, 2002: 51-59.

Cuq and Gruca, Isabelle. Cours de didactique du français langue étrangère et seconde. Grenoble: Presses universitaires de Grenoble, 2008.

Defays, Jean-Marc et al. La Littérature en FLE. État des lieux et nouvelles perspective. Paris: Hachette, 2014.

Riffard, Claire. Francophonie littéraire. Quelques réflexions autour des discours critiques. Liane, 2006: 1-10. Web. Consulted on October 3-4, 2015.

Séoud, Amor. Pour une didactique de la littérature. Paris: Hatier-Didier, 1997.

 

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Par: Julia Galmiche

Julia Galmiche est française. Diplômée d’une maîtrise en Lettres, spécialité métiers du livre et de l’édition (Université de Bretagne Sud, France) et en Lettres appliquées à la rédaction et à l’édition (Université Sorbonne Nouvelle, France), elle poursuit actuellement une  maîtrise en Littérature française et francophone à SFU. Julia a 5 ans d’expérience dans l’enseignement du français langue étrangère aux niveaux secondaire et universitaire, en Angleterre et au Canada. Elle a également travaillé pour plusieurs agences de communication et de traduction, ainsi que différentes maisons d’édition universitaires et centres de recherche en France, en Angleterre et au Cameroun.

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Littérature et enseignement des langues

Enseigner la littérature ne va pas de soi pour une grande majorité de pédagogues et de didacticiens, aucun consensus n’existant autour d’une définition claire de cette notion (Séoud : 30). Le caractère ambigu, subjectif et paradoxal de la littérature est sans doute ce qui a contribué à la remise en question de son enseignement, notamment par une tradition universitaire qui s’attache avant tout à l’examen d’objets homogènes. À la suite des études littéraires, la didactique de la littérature a ainsi connu trois grandes périodes au cours du siècle passé.

Jusqu’à la moitié du XXe siècle, la littérature est vue comme un support pédagogique parfaitement adapté, voire idéal, que l’on tend à sacraliser. À ce statut hégémonique succède le discrédit des années 60 et 70 illustré par des différences marquées entre pratiques linguistiques. La langue littéraire est peu à peu délaissée au profit d’une langue journalistique jugée plus authentique. Le texte littéraire est alors accusé de ne pas répondre aux exigences d’une situation réelle et est rejeté comme outil didactique du fait de son écart par rapport à la norme, cette langue dite standard utilisée au quotidien. Il faudra attendre le début des années 80 et la méthode communicative pour voir la littérature réhabilitée, même si son exploitation en classe de Français Langue Étrangère (FLE) reste limitée à ses dimensions fonctionnelle et pragmatique. Il en résulte une sorte de désacralisation de la littérature, qui n’est plus considérée par certains que comme une mine de mots et de tournures syntaxiques dont on ignore, ce faisant, les spécificités qu’elles soient linguistiques, textuelles ou culturelles.

À l’heure actuelle, même si l’intérêt pédagogique du texte littéraire en classe de FLE est acquis en théorie, la pratique demeure encore bien éloignée de cette réalité (Artuñedo et Boudart : 51). On observe notamment « l’oubli quasi généralisé » des littératures francophones dans l’enseignement du FLE (Cuq et Gruca, 2008 : 418-419), celles-ci étant encore trop peu souvent et/ou mal étudiées, quand elles ne sont pas totalement marginalisées au profit d’une littérature franco-, voire québéco-centrée. Cela revient, nous semble-t-il, à ignorer la dimension internationale de la langue française, les littératures francophones étant produites dans un espace pluriel marqué du sceau de la diversité linguistique et culturelle, au sein duquel le français est une langue de communication et de partenariat. Cette question est particulièrement intéressante à l’heure de l’interculturalité, définie comme la prise de conscience de la coexistence de plusieurs cultures et la nécessité d’établir des points de rencontre entre ces dernières (Defays : 15).

Les littératures francophones, vues comme des espaces de la transnationalité et de l’interculturalité, peuvent ainsi permettre à l’apprenant de décentrer (expérience de l’Autre et de soi à travers l’Autre), mais aussi de relier (expérience de la multi/pluriculturalité dans un monde globalisé toujours plus métissé) (Riffard : 13). Leur enseignement contribue finalement à dépasser l’aliénation linguistique et culturelle des périphéries soumises à un centre de gravité subi et non choisi (néo-colonialisme, mondialisation) et à apporter un éclairage nouveau sur la langue. Se dessinent alors les contours d’un enseignement des langues comportant une dimension éthique, politique, mais aussi sociale, culturelle et identitaire, autant de questions au cœur des débats éducatifs et didactiques actuels.

 

 

Bibliographie

Artuñeto Guillén, Belén et Boudard, Laurence. « Du prétexte au texte : pour une réhabilitation du texte littéraire en classe de FLE » dans Figuerola, M.C. et alii, La Lingüística francesa en el nuevo milenio. Milan : Lleida, 2002 : 51-59.

Cuq et Gruca, Isabelle. Cours de didactique du français langue étrangère et seconde. Grenoble : Presses universitaires de Grenoble, 2008.

Defays, Jean-Marc et al. La Littérature en FLE. État des lieux et nouvelles perspective. Paris : Hachette, 2014.

Riffard, Claire. Francophonie littéraire. Quelques réflexions autour des discours critiques. Liane, 2006 : 1-10. Web. Consulté les 3-4 octobre 2015.

Séoud, Amor. Pour une didactique de la littérature. Paris : Hatier-Didier, 1997.